Par tradition, la comédie musicale emprunte le plus souvent ses sujets à la mythologie, aux romans à succès ou aux personnages historiques. Alors, imaginez la surprise de mon entourage lorsque j’entrepris la composition musicale et l’écriture du livret de Noémia, une comédie musicale relatant le parcours atypique d’une jeune scientifique prisonnière d’un triangle amoureux et recherchant désespérément sa sœur malade. Seul un parolier comme mon ami Pier Davi pouvait saisir pleinement le potentiel d’une telle aventure.
Cette singulière épopée exigea de moi un temps fou, des sacrifices et une bonne dose de réécriture… Car une comédie musicale est une œuvre intemporelle qui ne cesse de se réinventer. La réécriture est fascinante en soi. Elle a quelque chose de surréaliste. Je crois que nous souhaiterions tous pouvoir faire de même avec notre étrange parcours existentiel. Secrètement, nous rêvons de fleurir un épisode, supprimer un personnage improductif ou carrément trouver une meilleure motivation pour notre personnage principal.
Mais réécrire sa vie aurait comme conséquence de modifier directement celle des autres. Une lourde responsabilité que seuls les auteurs se donnent le droit d’expérimenter sur papier, du moins. Et c’est sans doute beaucoup mieux ainsi.